L’European barge union a publié son rapport annuel d’activités

L’European barge union (EBU ou UENF, en français, pour Union européenne pour la navigation fluviale), représentants des armateurs fluviaux à Bruxelles, a publié son rapport annuel. L’occasion de rappeler les priorités et dossiers du moment pour la navigation intérieure et ses activités aussi bien fret que tourisme.

Au cours de la dernière décennie, la part modale de la navigation intérieure dans les pays membres de l’Union européenne est restée à peu près stable, voire a légèrement diminué, atteignant 5,6% en 2021. Si cette part ne reflète pas tout à fait la réalité de la situation, elle est par exemple plus élevée « dans les pays dotés d’un réseau de voies navigables dense », elle ne décolle toutefois pas. Alors que l’objectif est de l’augmenter « significativement » d’ici les horizons 2035 et 2050, rappelle l’EBU, en lien avec le défi climatique et la transition énergétique des activités.

Selon l’association « des barrières continuent à entraver la progression de la navigation intérieure ». Parmi elles :

  • des infrastructures « déficientes » ;
  • un soutien insuffisant au transport intermodal ;
  • la congestion portuaire qui a un effet négatif sur les connexions avec l’hinterland ;
  • la méconnaissance de l’utilité et de la pertinence du mode fluvial par les chargeurs.

Concernant les infrastructures, l’EBU insiste sur « un entretien négligé des voies navigables dans le passé et les effets croissants du changement climatique sur l’eau ». Ces deux aspects « mettent en danger la fiabilité des services de navigation intérieure ». L’EBU appelle à agir rapidement pour une réhabilitation et un entretien des voies navigables, la suppression des goulots d’étranglement.

Par ailleurs, la navigation intérieure est concernée par les délais fixés au niveau européen comme mondial pour réduire les émissions de carbone : -55% des émissions de CO2 en 2035 et approcher le « zéro » en 2050. L’EBU relève que la filière « manque actuellement de solutions et de moyens, pour le déploiement de nouvelles technologies, la disponibilité de carburants alternatifs en quantité suffisante ». Les sommes nécessaires sont très élevées avec peu de possibilité de retour sur investissement immédiat pour des entreprises qui sont souvent des PME et TPE. Sans oublier le fait que les clients n’acceptent pas de payer ou de participer aux « investissements verts » nécessaires pour le « verdissement » des bateaux.

L’association représentative rappelle ses demandes de mise en place au niveau européen d’instruments de financement pour les besoins de déploiement de solutions en lien avec la transition énergétique, qu’ils soient à court ou long terme mais aussi de lignes directrices favorables en matière d’aides d’État et des incitations fiscales.

Concernant le tourisme fluvial, depuis le deuxième semestre 2022, les activités connaissent une reprise « après les saisons perdues à cause du Covid » et des confinements.

La guerre en Ukraine avait suscité des craintes qui ne se sont finalement pas vraiment concrétisées sur l’appétence des touristes à voyager. Les difficultés se sont essentiellement fait sentir sur le recrutement du personnel avec moins de membres d’équipages ukrainiens, dans un marché du travail déjà tendu.

Le nombre de passagers ne renoue pas encore totalement avec des niveaux d’avant la pandémie mais « les acteurs font part de signaux définitivement positifs ».

L’EBU rappelle la volonté de travailler à « un accord commun concernant les activités de croisière fluviale » dont elle a été l’un des artisans avec IG RiverCruise et le syndicat ETF. « L’objectif est d’élaborer un accord-cadre pour améliorer les conditions de travail à bord des bateaux de croisières fluviales et garantir des conditions de concurrence équitables ». Les travaux initiés en 2019 ont été perturbés par la pandémie. Les négociations avec l’ETF ont repris en 2022. Le but est de que l’accord-cadre soit prêt d’ici fin 2023, à temps pour la saison 2024.

Télécharger le rapport annuel de l’EBU.