JOP 2024 : Pour les opérateurs, la coupe est pleine

31 janvier, la sous-CLU « spéciale JOP 2024 » a fait l’effet d’une douche froide pour la Profession, par des annonces sur l’organisation des épreuves en Seine et son lot de restrictions de naviguer.

Ces annonces ont été ressenties comme une atteinte douloureuse au principe de confiance sur lesquels reposaient les relations entre les professionnels et les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP).

La Profession s’était pourtant mobilisée sur le projet des JOP dès novembre 2017, donc bien avant l’annonce de la cérémonie en Seine. Faute d’avoir été consultés sur le dossier olympique, deux problèmes de continuité fluviale en découlaient, autour de l’Ile St Denis et au niveau du pont d’Iéna. Dans un cas comme dans l’autre les solutions ont pu être trouvées en collaboration avec la Préfecture. Le cantonnement des impacts des épreuves en Seine aux seules matinées participait de ce point d’équilibre accepté par tous.

L’échéance des JOP était aussi dans nos esprits, quand CPP et E2F ont organisé la dynamique autour de la transition énergétique des flottes, une action volontaire et collective, qui distingue Paris de toutes les autres métropoles européennes, et fait notre fierté. Il en va de même de la procédure conseillée aux organisateurs pour la contractualisation de la flotte de la parade, et qui, malgré des montants proposés sans rapport avec les attentes économiques en pareille période, a conduit à la signature en temps et en heure de ces contrats et ce dans l’enveloppe budgétaire prédéfinie et le délai imparti.

De manière générale la Profession et ses représentants ont toujours veillé à appréhender les JOP comme une chance historique, au fort effet d’entrainement pour les entreprises, et de fait chaque sollicitation des organisateurs a trouvé réponse.

Toute la démarche a été bâtie sur un fondement essentiel, celui de la confiance.

Nos entreprises l’estiment aujourd’hui rompue.

La lassitude gagne les entreprises de navigation et le risque de démobilisation commence à apparaître.

Après avoir signé leur contrat d’affrétement pour la parade, les entreprises de tourisme avaient dû faire face à une série de surprises, le plus souvent mauvaises, conduisant clairement à une rupture d’équilibre.

Sans prétendre à l’exhaustivité, il faut signaler : les visites systématiques de la DRIEAT, les mises en conformité accélérées des Livres de Bord et Livrets, les évolutions réglementaires pour les JOP et toujours en attente pour la profession, les rallonges d’entrainement et de formation du côté de Paris 2024, l’arrêt exceptionnel de navigation la semaine précédant la Cérémonie, les annonces maximalistes sans dates ni détails opérationnels de la Préfecture de Police, le refus de la DRIEAT de sondages à flot pour les établissements flottants récents en vue d’accélérer voire d’avancer les renouvellements de titres avant les JOP, ou les arrêts de navigation estivaux de la Ville et ceux imaginés pour les projets de baignade.

La Profession avait bien souligné lors du RETEX organisé à l’automne que ce principe de double contingence n’était pas acceptable au moment des JOP. Pourtant ces doubles contingences annoncées à la CLU, telles des évidences, semblent avoir fait l’objet d’arbitrages que la Profession conteste au regard de leurs conséquences très négatives pour les entreprises de passagers comme de fret.  

Force est de constater que bien qu’étant conviés à de nombreuses réunions c’est le plus souvent à un stade trop tardif pour avoir la possibilité de faire entendre un propos opérationnel avec un sous-jacent d’héritage, qui fait partie des promesses des JOP, et que nous serions bien en mal à ce stade d’expliciter.

Le niveau de contrainte a atteint aujourd’hui un seuil tel qu’il n’est plus envisageable de ne pas indemniser tant les opérateurs fluviaux de fret que de passagers pour la totalité du préjudice engendré par cette accumulation de contraintes pesant sur l’exercice de leur activité, contraintes dont l’ampleur semble ne pas trouver de limites.