La logistique fluviale, un atout pour Nantes

Le développement logistique et transport doit passer par l’eau. L’Union fluviale et maritime de l’Ouest (UFMO) y œuvre et s’implique pour favoriser la mobilité des personnes et des marchandises sur la Loire.

La vingtaine d’adhérents de l’UFMO représentent plus de 400 emplois directs de la Manche à la Charente-Maritime et assurent le transport de plus de 2,5 millions de tonnes de fret et un million de passagers par an. Son nouveau président depuis le 31 mars, Bernard Henry, est un armateur fluvial, dirigeant de la Compagnie saumuroise de navigation Saint-Nicolas et des Croisières Saint-Félix (20 000 passagers par an), à Nantes.

« Nos trois grands chantiers portent sur l’aménagement des quais, car les transporteurs manquent de pontons pour embarquer et débarquer les passagers et les collectivités sont encore lentes à réagir. Nous voulons aussi développer l’itinérance sur la Loire, avec le transport de passagers jusqu’à Saumur et pourquoi pas des marchandises. Notre troisième
chantier porte sur les ressources humaines. Nous avons de grandes difficultés de recrutement et de formation, avec un cloisonnement extraordinaire entre les gens de la pêche, du transport de marchandises, maritime et fluvial, et une quasi impossibilité d’arriver à former les gens en raison des obstacles entres les différentes réglementations, souligne Bernard Henry. Nous sommes dans une situation de blocage, il faut trouver des solutions de bon sens. Il faut absolument valider les acquis de leurs expériences. Actuellement, il faut 540 jours pour former un pilote de bateau à passagers alors qu’en un mois vous êtes conducteur de car. »

Le transport fluvial de passagers se porte plutôt bien. « Nous répondons aux attentes du public qui veut un tourisme lent, d’expérience, de retour à la nature. Il y a une demande largement excédentaire par rapport à l’offre qui a du mal à se développer en raison, parfois, de concurrences subventionnées par des collectivités et de la complexité de la réglementation qui fait grimper les prix », note le président de l’UFMO.

Un port fluvial comme nœud de logistique urbaine

En revanche, le trafic de marchandises marque le pas. « On est toujours face à la concurrence importante du transport routier et aux effets conjoncturels. Il y a beaucoup de prudence aussi des acteurs sur des développements d’activité », indique Lénaïck Le Faou. La secrétaire de l’UFMO mise sur le moyen et long termes : « Les systèmes de transports sont arrivés au bout d’un cheminement. Nos métiers sont une réponse au besoin de développement durable ».

Convaincu que « le fluvial peut développer le maritime et l’inverse », l’UFMO se rapproche de l’Union maritime Nantes Port et son projet de promotion de la place portuaire nantaise pour lancer un groupe de travail plus spécialement destiné au fluvial. « Il serait intéressant de ravitailler le futur CHU par voie fluviale. Ce n’est pas pour l’instant dans les mentalités habituelles de l’administration, mais le gouvernement y pousse. C’est à nous, acteurs, de faire avancer les choses dans ce sens, estime Bernard Henry. Nous avons des idées comme les ports américains qui fédèrent tous les acteurs, avec activités passagers, logistique et export qui peuvent coexister. Nous avons aussi porté des projets d’établissements flottants qui pourraient être des noeuds de logistique urbaine. Nous portons une vision d’ensemble d’usage possible du fleuve et des quais », résume le président de l’UFMO, qui fait appel au soutien de la Région et de Nantes Métropole.