Chantier de Notre-Dame : les pierres des arcs de la voûte sont arrivées par la Seine

Vendredi 13 janvier 2023, des pierres extraites dans l’Oise et taillées à Gennevilliers ont été acheminées par la Seine sur le chantier de la cathédrale par le groupe Sogestran. Elles vont servir à la reconstruction des arcs de la voûte de la croisée du transept, détruite par les flammes en 2019.

C’est une opération délicate et un évènement historique. Près de 15 tonnes de pierres ont été hissées en deux fois sur les berges aux abords de Notre Dame pour la reconstruction des arcs de la voûte de la croisée du transept qui s’est écroulée lors de l’incendie du 15 avril 2019.

Arrivées aux alentours de 8h le long de la promenade Maurice Carême, juste devant Notre-Dame, les pierres ont été acheminées directement par la Seine depuis Gennevilliers où elles ont été minutieusement taillées pendant plusieurs mois pour que la reconstruction soit fidèle à l’originale.

Une barge de 50 mètres de long et une grue de 80 mètres pour les pierres

Posées sur une barge de 50 mètres de long, 6 mètres de larges, et capable de transporter plus de 276 tonnes, les pierres ont d’abord dû être attachées à une grue tour de 80 mètres de hauteurs. Enveloppée dans une sorte d’énorme sac blanc, les premières pierres ont été hissées délicatement, accrochées à une sorte de trapèze géant, avant d’être lentement posées devant Notre-Dame.

« Le transport fluvial est le plus agréable, le plus respectueux de l’environnement et le plus agréable pour les Parisiens et les Parisiennes. Nous encourageons l’approvisionnement du chantier par la Seine », précise Philippe Jost, directeur général délégué de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Pour Antoine Berbain, directeur général délégué de Haropa Port Paris, la société qui gère notamment tous les ports parisiens, c’est une évidence puisque « le transport fluvial a naturellement été utilisé pour la construction de Notre-Dame il y a fort longtemps et il est assez normal de le réutiliser maintenant car c’est probablement la meilleure façon d’apporter les matériaux sur le chantier et d’entrer dans la ville sans aucune gêne sur la voirie, pour les Parisiens ».

La suite du chantier va aussi se poursuivre via la Seine puisque certaines des fermes, de grands triangles en bois qui sont alignés et qui constituent ensemble la charpente, notamment celle des deux bras du transept, doivent aussi arriver par bateau, au printemps.

Plus largement, le transport fluvial de matériaux sur les grands chantiers de Paris se multiplie. « Cela correspond à un enjeu sociétal, on commence à avoir le réflexe de procéder à ces approvisionnements par la Seine, commente Bertrand Neveux. Les déchets du chantier de la gare RER Saint-Michel sont évacués par bateau par exemple. Des discussions ont lieu aussi pour les travaux du Palais de Justice, de l’Hôtel-Dieu. »