Canal du Rhône à Sète : une étude pour développer le tourisme

Une étude a été lancée pour déterminer comment pérenniser et développer le tourisme et les activités de loisirs sur et autour du canal du Rhône à Sète. La démarche constitue un préalable à un futur « contrat de canal ». L’occasion aussi de revenir sur les travaux réalisés dernièrement sur cette voie navigable.

Sur sa partie principale de 65 km, le canal du Rhône à Sète, comme son nom l’indique, relie le fleuve Rhône au port de Sète et à l’étang de Thau depuis l’écluse de Saint Gilles. Il compte aussi des « branches secondaires » d’un total de 45 km entre Beaucaire et Saint Gilles, à Aigues Mortes, à Frontignan et à Sète.

Quelques chiffres :

  • Chaque année, plus de 4 000 bateaux de tourisme sont comptabilisés au pont levant de Frontignan ;
  • L’itinéraire accueille 6 bases de location de bateaux habitables sans permis, 7 bateaux-promenade, 8 péniches-hôtel ;
  • Pour la plaisance privée, plus de 1000 anneaux sont gérés par VNF, auquel il faut ajouter ceux disponibles dans les ports fluviaux et les haltes gérées par les collectivités (plus de 550) ;
  • Des véloroutes sont présentes sur les rives, favorisant le cyclotourisme ;
  • Les retombées économiques touristiques ont été estimées en 2019 par VNF à 17 millions d’euros par an et représentaient environ 100 emplois directs (hors cyclotourisme).

Les axes de travail de l’étude  

Il reste toutefois du potentiel à exploiter en matière de tourisme « fluvestre », selon les membres d’un comité de pilotage qui rassemble plusieurs services de l’État et des élus territoriaux. C’est la raison pour laquelle une étude d’une durée de 18 mois a été lancée au printemps 2023. L’objectif est de parvenir « à développer l’attractivité touristique du canal du Rhône à Sète ».

Plusieurs partenaires publics sont associés dans cette démarche : VNF, l’État, la région Occitanie, les départements du Gard et de l’Hérault. Le cabinet de conseil choisi est Voltere by Egis, spécialisé dans les métiers du tourisme.

La démarche se veut participative et fait la part belle à la co-construction pour établir un diagnostic des activités touristiques, évaluer l’image et l’attractivité du canal, déterminer des axes de développement, bâtir une stratégie, définir une gouvernance, produire un plan pluriannuel d’actions et les conditions de sa mise en œuvre.

Les résultats de l’étude, attendus pour la fin septembre 2024, « serviront de socle à la construction collective d’un contrat de canal au service du développement économique du territoire ».

Le coût de l’étude est de 190 000 euros, majoritairement pris en charge par VNF avec le soutien de l’État/FNADT, la région, les deux conseils départementaux.

Des échanges en cours dans le cadre du CPIER

La réalisation de cette étude s’inscrit dans la suite de la concertation sur le « devenir » du canal du Rhône à Sète de mi-octobre à fin novembre 2020 par le préfet François Lallane et dont le bilan présenté en février 2021 avait insisté sur « des perspectives de développement du tourisme » qui faisaient « consensus ».

Le bilan de la concertation relevait également l’importance du CPIER à venir pour « intégrer le canal sur toutes ses composantes, d’un point de vue fret fluvial comme fluvestre, en conciliant les deux usages commerce et tourisme ».

VNF indique : « Des échanges en vue d’une nouvelle contractualisation sur 2023-2027 sont en cours avec la région Occitanie sous l’égide de la préfecture Occitanie et en lien avec le préfet de bassin Rhône-Saône. Dans ce nouveau contrat, la priorité sera donnée à la restauration des berges du canal tout particulièrement dans la traversée des étangs littoraux entre Palavas et Frontignan (études jusqu’en 2025 puis travaux) ainsi qu’aux dragages et à la gestion des sédiments pour pouvoir maintenir un mouillage d’au moins 2,30 mètres/2,60 mètres et un emport de 1400-1500 tonnes. Des investissements en faveur du tourisme fluvial et fluvestre, des loisirs et des mobilités douces seront également proposés ».

L’activité de fret fluvial sur le canal du Rhône à Sète présente une moyenne de trafics entre 2015 et 2020 de l’ordre de 200 000 tonnes par an, selon VNF, principalement de la houille et des céréales.

L’importance du dragage et de la restauration des berges

L’établissement rappelle que « la priorité sur l’infrastructure est, dans un premier temps, de restaurer les berges existantes les plus dégradées (pour fermer les brèches synonymes d’apports massifs de sédiments et rendre les berges compatibles avec une augmentation future du mouillage) et de solutionner la problématique de la gestion des sédiments issus des dragages (réduire les coûts et trouver des filières de recyclage), faute de quoi l’augmentation du mouillage n’est pas envisageable et la navigabilité du canal pourrait être menacée y compris pour la plaisance ».

C’est dans ce contexte que des travaux ont été réalisés par VNF :

  • Du dragage, en grande partie en régie, pour plus de 4 millions d’euros au total en 2021 et 2022 « afin de maintenir un mouillage minimum pour le passage des bateaux de marchandises, évacuer les sédiments apportés par les crues du Lez fin 2022 (plus de 50 cm voire ponctuellement 1 m en quelques heures) et vider partiellement la fosse de Frontignan (sur-profondeur du canal) qui permet le stockage temporaire des sédiments dragués avant immersion en mer au large de Sète » ;
  • La restauration d’environ 750 mètres de berges « très dégradées » entre Carnon et Palavas sur lesquelles une brèche avec l’étang du Méjean était en train de se former. « Une technique utilisant du bois non traité a été mise en œuvre ainsi qu’une technique expérimentale constituée d’un boudin géotube rempli de sédiments issus des dragages du canal » (coût total : 700 000 euros) ;
  • La restauration d’environ 200 mètres de berges dans le Gard pour protéger un terrain agricole « suite à une brèche apparue après des intempéries et pour restaurer un tronçon effondré de la véloroute ViaRhôna près de Gallician en lien avec le département du Gard » (environ 200 000 euros).

Des travaux pour le développement des activités touristiques

D’autres chantiers ont été conduits pour favoriser le développement des activités touristiques, par exemple la réhabilitation de l’écluse de Nourriguier.

Sans oublier des travaux d’amélioration du stationnement des bateaux de plaisance et bateaux de croisière : plus de 300 000 euros ont été investis avec l’aide de l’État pour créer de nouvelles haltes fluviales (notamment près du Vidourle, aux cabanes du Roc au droit de la Grande Motte ou encore au niveau de la plage du Grand Travers) ou pour restaurer des équipements existants (notamment le quai bateaux de croisière à Gallician).

VNF accompagne également plusieurs collectivités dans la réalisation de véloroutes sur le chemin de halage du canal (exemples de travaux achevés : Via Rhôna Beaucaire-Bellegarde en 2022, voie verte Lunel-Grande Motte en 2022). D’autres chantiers sur plusieurs tronçons sont prévus entre 2023 et 2025 (bouclage de la Via Rhôna dans le Gard, liaison Frontignan-Sète, etc.).