Acte 2 des Rencontres Axe Seine

Le 11 février dernier, les maires de Paris, Rouen et Le Havre se sont rencontrés à Rouen afin de mettre en place un cadre de collaboration permanent autour de l’Axe Seine, enjeu majeur, pour la France, de développement économique, de renouveau industriel, d’affirmation de sa puissance portuaire, de rayonnement culturel et de résilience face aux enjeux climatiques. Des premiers axes de travail et d’intérêt commun ont alors été identifiés dans les domaines du transport fluvial, du tourisme, de la culture, de l’énergie, de l’agriculture et de l’alimentation. L’acte 2 des rencontres Axe Seine s’est tenu le lundi 31 mai au Havre. Les représentants d’E2F y étaient présents en nombre.

Edouard PHILIPPE, Anne HIDALGO, Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, rejoints par Patrick OLLIER, ont animé une réunion d’échange sur le thème du fret fluvial en Vallée de Seine. Une trentaine d’acteurs publics et privés de la logistique fluviale (dont E2F a fait partie) ont pris part à ces échanges et sont venus alimenter la réflexion et les propositions d’actions concrètes des élus.

Ce défi est à la fois économique et environnemental :

  • Le système portuaire de la Seine, renforcé par la naissance d’HAROPA, doit pouvoir compter sur une offre compétitive reposant sur plusieurs modes, à l’instar de nombreuses places portuaires à l’échelle mondiale.
  • A l’échelle de la vallée de la Seine, les biens et marchandises sont aujourd’hui transportés à 85% par la route. La prédominance du mode routier engendre congestion et pollution jusqu’aux centres des agglomérations. La vallée de la Seine représente 50% du fret fluvial français. L’effort de rééquilibrage entre les modes de transport à l’échelle a donc aussi une portée nationale.

La notion de logistique fluviale recouvre en réalité plusieurs champs d’action pour lesquels les villes et intercommunalités disposent de puissants leviers :

  • La logistique des flux de longues distances, entre la région capitale et sa façade maritime.
  • La logistique de proximité visant à livrer des biens au cœur des espaces urbains, au plus proche des consommateurs.
  • La logistique des filières comprenant par exemple les activités liées aux matériaux de construction (ciment, bois), aux déchets, tous essentiels au fonctionnement des métropoles.

L’initiative des trois places métropolitaines de l’axe Seine s’inscrit dans un cadre où les acteurs publics comme HAROPA et VNF et les acteurs privés sont déjà pleinement mobilisés pour améliorer significativement les services sur la voie d’eau. Des dispositifs d’aide aux armateurs existent, des bornes d’accès pour fournir de l’énergie aux barges à quai sont en cours d’installation. Dans ce monde du transport fluvial qui opère sa mutation, les élus des trois principaux espaces métropolitains de la vallée de la Seine ont l’ambition de décliner une stratégie coordonnée visant à créer des écosystèmes métropolitains beaucoup plus favorables qu’aujourd’hui à la logistique fluviale.

Les élus ont décidé d’agir à plusieurs niveaux :

  • Intégrer la voie d’eau dans la commande publique : Les collectivités de Paris, Rouen et le Havre intégreront dans les cahiers des charges qui leur sont propres de nouveaux critères de notation permettant de favoriser la croissance des flux logistiques sur la voie d’eau.
  • Créer un « effet réseau » à l’échelle de la vallée de la Seine en favorisant les rencontres entre les acteurs économiques et en valorisant les métiers de la logistique fluviale : Les élus ont pris la décision d’organiser en 2022, une convention d’affaire d’envergure européenne (Riverdating) doublée d’une opération de valorisation des métiers du fluvial, en lien avec les fédérations et les acteurs de la formation et de l’enseignement.
  • Développer de manière coordonnée dans les espaces urbains de Paris, de Rouen et du Havre des écosystèmes favorables à l’utilisation de la voie d’eau :
    – Les trois espaces métropolitains travailleront ensemble pour favoriser l’utilisation de la voie d’eau en milieu urbain en identifiant des lieux de débarquement, en travaillant sur la mixité des usages ou sur la réversibilité des aménagements.
    – Ils accompagneront la mise en place d’un réseau intégré, en complément des projets de HAROPA et VNF, d’accès à des carburants moins polluants, à de l’énergie électrique et pourquoi pas de l’hydrogène. Les trois espaces métropolitains travaillent à la création d’une structure commune centrée sur les énergies. Ce nouvel outil pourra aussi être mis au service de la logistique fluviale.
    – Les métropoles de Paris, de Rouen et du Havre mèneront une série de dispositifs innovants pour faciliter la logistique du dernier kilomètre et proposent à HAROPA de mettre en place un appel à manifestation d’intérêt pour expérimenter des nouvelles façons de desservir la voie d’eau en cœur d’agglomération. Cet AMI sera mis en place au premier trimestre 2022.

A la suite de ces échanges, les maires et présidents des intercommunalités de Paris, Rouen et Le Havre réaffirment que le développement de la logistique fluviale constitue un défi de premier plan pour leurs trois espaces métropolitains et pour l’ensemble de la vallée de la Seine.