Norlink Fluvial : Plan d’actions 2021-2025
Norlink Fluvial s’est engagé depuis plusieurs années, dans une redynamisation de son action au regard de son intégration à la Fédération Norlink et par une obligation de résultat en raison du regain d’intérêt relatif à ce mode de transport.
En intégrant la Fédération Norlink, Norlink Fluvial est devenu le véhicule « fluvial » d’une dynamique de développement portuaire et des transports multimodaux. Ses capacités d’intervention ont largement augmenté, avec l’appui de l’ensemble des acteurs composant les chaines de transport et de logistique durable (Norlink Ports pour les ports et les gestionnaires d’infrastructures, Euralogistic pour les acteurs de la logistique, le club des chargeurs Hauts-de-France pour les chargeurs, etc.). Cette intégration induit pour Norlink Fluvial, un élargissement de son spectre d’intervention.
L’inscription de la batellerie dans un périmètre élargi, à savoir celui de la logistique fluviale, devrait s’affirmer comme une composante majeure de ce plan d’action. Le développement de la batellerie passera en effet par un dialogue permanent à construire avec l’ensemble des acteurs de ces chaines de transport, par un renforcement de cette compétitivité logistique et par une communication de ces opportunités aux partenaires de ce mode qu’ils soient publics ou privés. Le soutien à la modernisation de la flotte fluviale demeure toutefois le cœur de l’action de Norlink Fluvial.
Avec la modernisation du réseau fluvial, les volontés affichées par les pouvoirs publics d’un développement de la part modale et l’ouverture en 2028 du projet de Canal Seine-Nord Europe, les opportunités offertes par ce mode devraient croitre dans les années à venir.
Aussi, et au regard de ces éléments, Norlink Fluvial propose de renforcer son programme de travail défini et réalisé sur la période 2016-2020 par la mise en place d’un exercice nouveau pour la période 2021-2025, composé d’objectifs réévalués et élargis et laissant davantage libres courts aux démarches opérationnelles et ambitieuses.
Construit conjointement avec ses membres durant le premier trimestre 2021, Norlink Fluvial a bâti un plan de travail pluriannuel composé de 5 ambitions :
- Ambition 1 : Développer une batellerie « Hauts-de-France » avec pour échéance la mise en service du Canal Seine-Nord Europe.
- Ambition 2 : Accroitre les compétences en matière de batellerie et de logistique fluviale dans les Hauts-de-France.
- Ambition 3 : Inscrire la batellerie Hauts-de-France dans la REV3 (troisième révolution industrielle en Hauts-de-France).
- Ambition 4 : Faire de la batellerie, et plus largement de la logistique fluviale, un levier de compétitivité pour les entreprises, notamment les chargeurs des Hauts-de-France.
- Ambition 5 : Valoriser et faire connaitre l’offre de batellerie et plus largement de logistique fluviale Hauts-de-France.
Ambition 1 : Développer une batellerie « Hauts-de-France » avec pour échéance la mise en service du Canal Seine-Nord Europe
Le réseau fluvial Hauts-de-France pourrait dans les années à venir, changer de dimension par la mise en service, en 2028 du Canal Seine-Nord Europe. Ce projet de liaison à grand gabarit va en effet recentrer l’ensemble de ce réseau, en devenant l’espace de connexion entre l’Europe du Nord et le Bassin parisien. Cette nouvelle donne offre d’immenses opportunités pour le monde fluvial, par le développement de potentiels nouveaux marchés et de nouveaux flux de transport pour la batellerie.
En l’absence d’une stratégie de développement d’une batellerie Hauts-de-France, le risque de voir toutes les opportunités de « marchés » liées au Canal Seine-Nord Europe captée par des armateurs étrangers (notamment du Benelux) semble réel.
Actions opérationnelles :
– Action 1 : Soutenir financièrement les bateliers pour la modernisation de leur équipement ;
– Action 2 : Soutenir financièrement les porteurs de projets en matière d’acquisition de nouvelles unités ;
– Action 3 : Sensibiliser les bateliers sur les opportunités d’une modernisation de la flotte ;
– Action 4 : Accompagner les partenaires publics et privés pour la construction d’une cale de hissage sur le Canal Seine Nord.
Ambition 2 : Accroitre les compétences en matière de batellerie et de logistique fluviale dans les Hauts-de-France
Des infrastructures, du matériel, des hommes, des marchandises, c’est par ces quatre éléments que pourrait se développer la batellerie dans les Hauts-de-France.
Les métiers de la batellerie et plus largement de la logistique fluviale devraient fortement évoluer au regard des grandes évolutions que devrait connaitre ce mode (massification, autonomisation des bateaux, etc.) dans les années à venir. Ces transformations nécessiteront un nivellement par le haut des compétences et des ressources humaines investies pour le transport fluvial de marchandises.
Actions opérationnelles :
– Action 1 : Soutien actif à la dynamique « Norlink Formation » et à la création de la Cité internationale de la Logistique (centre de formation dédié aux métiers de la Supply Chain) ;
– Action 2 : Création de modules de formation à la logistique fluviale pour les acteurs de la chaine logistique ;
– Action 3 : Sensibiliser les jeunes aux métiers de la batellerie ;
– Action 4 : Identification des problématiques en matière de compétences relevant des besoins de l’ensemble des acteurs du fret fluvial (chargeurs, opérateurs de transports, commissionnaires, gestionnaires d’infrastructures).
Ambition 3 : Inscrire la batellerie Hauts-de-France dans la REV3 (troisième révolution industrielle en Hauts-de-France)
L’argument premier en faveur du mode fluvial a pendant des années été celui du faible impact environnemental de ce mode. Les efforts immenses menés au cours des deux dernières décennies pour la réduction des émissions de gaz à effet par le mode routier viennent cependant réduire la portée de cet argument. Le mode fluvial présente certes un avantage en termes de rejet de CO2, mais qui, sans la mise en place de politique spécifique vis-à-vis de l’impact environnemental du mode fluvial (nouveaux carburants, etc.), pourrait s’annuler.
Le deuxième argument généralement évoqué en faveur de ce mode est celui des faibles nuisances générées par le transport fluvial et par sa capacité à désengorger les réseaux autoroutiers. Ces arguments, plus que jamais d’actualité doivent constituer des leviers d’opportunité. Certaines innovations en matière de « numérisation des flux » et « d’organisation logistique » apparaissent en effet en mesure de porter le développement de ce mode de transport.
Actions opérationnelles :
– Action 1 : Soutenir financièrement la mise en œuvre d’expérimentations en matière de nouvelles carburations sur les barges ;
– Action 2 : Participer à la rédaction d’un schéma directeur régional pour le déploiement des carburants alternatifs sur l’ensemble des ports des Hauts-de-France ;
– Action 3 : Sensibiliser et communiquer auprès des acteurs de la batellerie sur les outils et les opportunités numériques ;
– Action 4 : Accompagner des projets de transport fluvial, économiquement performant, sur les canaux à petit et moyen gabarit.
Ambition 4 : Faire de la batellerie, et plus largement de la logistique fluviale, un levier de compétitivité pour les entreprises, notamment les chargeurs des Hauts-de-France
Le développement de la batellerie passera par l’apport par ces acteurs, de réponses « compétitives » aux besoins des chargeurs et plus largement aux organisateurs de transport. Cet élément, de bon sens, reste néanmoins capital pour le développement de ce mode.
La connaissance des besoins des chargeurs n’apparait pas aussi aisée que cela puisse paraitre. Les acteurs du transport de marchandises ont aujourd’hui très naturellement tendance à se tourner vers le tout routier, plus simple à organiser, et plus lisible pour de très nombreux organisateurs de transport. Les opportunités offertes par le transport fluvial semblent encore aujourd’hui méconnues d’une grande partie des maillons des chaines de mobilité des marchandises.
Actions opérationnelles :
– Action 1 : Positionner le chargeur en tant qu’acteur central de la logistique fret fluvial au travers d’un « dispositif d’écoute et d’identification des besoins » ;
– Action 2 : Construire le SOS MULTIMODAL, facilitant l’accès et l’usage des chaines multimodales pour l’ensemble des composantes du fret fluvial ;
– Action 3 : Mise en œuvre d’exercices de « massification des flux », en lien avec Euralogistic sur différents ports dans les Hauts-de-France ;
– Action 4 : Création (si les travaux concluent sur cette nécessité) d’outils spécifiques pour améliorer la compétitivité de ce mode de transport dans les Hauts-de-France ;
– Action 5 : Identifier et valoriser les avantages en termes de « coût réel » du fret fluvial ;
– Action 6 : Soutenir financièrement (grâce aux prêts de Norlink Fluvial) les chargeurs souhaitant s’impliquer dans le report modal.
Ambition 5 : Valoriser et faire connaitre l’offre de batellerie et plus largement de logistique fluviale Hauts-de-France
Le travail à mener en matière de communication et de prise de conscience des opportunités offertes par ce mode, aussi bien pour les acteurs publics que privés, est aujourd’hui considérable ; tant les images qui collent au monde de la batellerie et au fret fluvial apparaissent en décalage avec la réalité de ce mode, un secteur porteur de création de richesse, d’avenir et de développement durable pour les entreprises et les territoires.
Actions opérationnelles :
– Action 1 : Construire un portail des services de transport fluvial et portuaire Hauts-de-France dans le cadre de la Fédération Norlink ;
– Action 2 : Produire des outils et organiser des évènements collectifs valorisant l’offre fluviale et portuaire de la région auprès des entreprises (chargeurs, commissionnaires, etc.) des Hauts-de-France ;
– Action 3 : Développer une communication « multicanal » sur les opportunités en matière de logistique fluviale des Hauts-de-France ;
– Action 4 : Organisation de visites de sites et d’installations fluviales et portuaires au sein et à l’extérieur des Hauts-de-France ;
– Action 5 : Réalisation d’un who’s who des membres de Norlink Fluvial valorisant les compétences et les spécificités ;
– Action 6 : Permettre aux acteurs du fluvial via la Fédération Norlink, de participer au sein d’une représentation commune Hauts-de-France aux salons et aux manifestations dédiés aux transports fluviaux et plus largement multimodaux (Riverdating, SITL, etc.).
Un suivi et une mise à jour de ce plan d’actions à long terme seront effectués chaque année.