Le projet Multirégio pourrait intéresser le bassin Rhône-Saône

Le projet Multiregio a été présenté lors d’une conférence du salon Riverdating le 13 octobre 2021 à Lyon. En gestation depuis plusieurs années, ce projet pourrait se concrétiser avec de premiers bateaux à l’horizon 2024 et pourrait être intéressant pour le bassin Rhône-Saône.

Ce projet a pour but de proposer une offre logistique fluviale et intégrée permettant de transporter des marchandises d’un point A à un point B de façon décarbonée et compétitive.

Il prévoit la construction de 20 unités de 500 tonnes dont 12 automoteurs (45 m sur 5,70 m) et 8 barges (non motorisées). Les unités peuvent facilement devenir des convois poussés ou être utilisées seules.

L’idée est que les bateaux soient pilotés par un seul pilote, relevé toutes les 8 à 10 h aux écluses, pour optimiser les coûts. « L’idée est aussi d’avoir des marchandises différentes d’une barge à l’autre », précise Jérôme Aubry, de Vinci construction. Un facteur qui devrait faciliter le retour à plein des bateaux.

Côté conception, les bateaux fonctionneront avec des moteurs diesel-électrique (et biocarburant), disposeront d’un espace pour installer des batteries et un moteur à hydrogène. Plus légères que des bateaux Freycinet, les unités auront un moindre enfoncement et ne disposeront, notamment, pas d’un habitat à bord.

Plusieurs chantiers ont été approchés aux Pays-Bas et en France pour des constructions sur 12 ans.

A la recherche de partenaires/actionnaires

Pour l’heure, le projet cherche à rassembler principalement les acteurs du BTP et de l’agroalimentaire, fortement implantés autour du bassin Rhône-Saône.

Les quatre actionnaires du projet (Axéréal, la coopérative agricole Noriap, Vinci et Eiffage) sont actifs dans ces secteurs d’activité. « L’idée serait de monter autour de sept actionnaires », commente Jérôme Aubry, pour Vinci qui ajoute : « Ils bénéficieront d’un effet levier important. Cette offre est jusqu’à 25 % moins chère sur le gabarit intermédiaire ».

Les actionnaires participeront à un investissement d’un coût global de 17,1 millions d’euros, financé à hauteur de 8,1 millions d’euros par l’Ademe.

Encore une fois, l’enjeu sera de remplir les unités au retour. A cette fin, les actionnaires s’engageront sur des flux fluviaux. En contrepartie, ils bénéficieront d’un rabais de 10 % sur les services de Multiregio. « Le fait d’avoir des industriels est assez structurant dans le projet » selon Nicolas Bour, président d’ATIL Europe.

Les ports seront sélectionnés suivant leur engagement dans les énergies renouvelables, leurs capacités multimodales, etc.

Pour Pierre Meffre, directeur de la valorisation portuaire chez CNR « Multiregio amène un souffle nouveau sur le bassin. Des chargeurs, on en trouve. Des bateaux, c’est parfois plus compliqué. On va pouvoir vous aider à chercher des chargeurs ».

La concrétisation du projet Multirégio est désormais prévue pour janvier 2022. Un premier bateau pourrait être livré en janvier 2024. Un appel d’offres va être lancé pour trouver des opérateurs logistiques sur le bassin Rhône-Saône mais aussi sur les secteurs de Seine-Escaut et de l’axe Seine.

Multilot et multi-filière, le projet Multiregio se veut une nouvelle approche complémentaire du système actuel de transport fluvial.

Source : NPI.