Lafarge projette de convertir sa flotte de pousseurs diesel en hybride électrique

Avec l’objectif de rétrofiter tous ses équipements de transport fluvial d’ici 2030, le cimentier démarrera à l’automne prochain le remplacement du système de motorisation du Marsouin, l’un de ses quatre engins de manœuvre.

Capable de pousser des barges de 2 500 tonnes, Le Marsouin navigue 8 heures par jour du lundi au vendredi sur la Seine, dans Paris, pour approvisionner les sites de production Lafarge ainsi que pour évacuer les déblais et terres excavées des chantiers. Chaque année, ce pousseur de manœuvre transporte ainsi environ 350 000 tonnes de matériaux. Une mission indispensable qui, bien qu’elle soit plus vertueuse que le transport routier puisqu’un convoi fluvial remplace jusqu’à 220 camions, génère tout de même des émissions de CO2.

C’est pourquoi afin de réduire l’empreinte carbone relative au transport de ses matériaux par voie fluviale (3 millions de tonnes transportées par an), le cimentier Lafarge a décidé d’opérer la conversion hybride de tous ses pousseurs d’ici 2030, à commencer par le Marsouin à l’automne prochain.

Concrètement, le Marsouin va se retrouver en cale sèche cet automne : son système de motorisation sera complètement remplacé par un système hybride thermique / électrique rechargeable lui permettant de convoyer les barges en électrique – soit plus de 80 % du temps de navigation, entraînant également la modification de l’appareil propulsif (hélice) ou encore de la coque. Le Marsouin ainsi électrifié reprendra du service en juin 2024.

Plusieurs rétrofits hybride/électrique

Soutenu par VNF, l’Ademe et Haropa, le projet de conversion du Marsouin représente un investissement de 3,2 M€. Un rétrofit qui permettra une réduction de 40 % de CO2 et de 70 % de NOx et particules fines.

En parallèle, Lafarge travaille à la conversion à l’électrique d’un autre pousseur diesel cette fois-ci de ligne reliant tous les jours Le Havre à Paris. Il permettra de diminuer de 20 % les émissions de CO2 et de 70 % les NOx et particules fines.

Assurant la gestion et l’entretien au total de 7 pousseurs, dont 3 de ligne et quatre de manœuvre, Lafarge a par ailleurs pris la décision de remplacer certains bateaux vieillissants. Il anticipe même l’arrivée des motorisations futures puisqu’il a déjà prévu de pré-équiper tous ses pousseurs pour les passer en hydrogène zéro émission, lorsque cela sera possible.