Emmanuel Macron veut accélérer le transport fluvial via le Rhône

Pour Emmanuel Macron, le port de Marseille, premier port français sur la Méditerranée, trop souvent distancé par ses rivaux Gênes et Barcelone, n’occupe pas la place qu’il mérite. Au terme de trois jours de visite dans la cité phocéenne, le chef de l’État a conclu sa visite par un discours concernant l’ouverture de Marseille à la Méditerranée. 

Le chef de l’État a déclaré avoir beaucoup d’ambitions pour la ville de Marseille, et notamment ses ports, qu’il aimerait être « l’épicentre d’un ensemble d’acteurs exemplaires en matière de décarbonation du transport maritime ». Ces ambitions, le président imagine les assouvir au travers de son projet d’ouverture sur la Méditerranée, notamment avec son projet de liaison Rhône-Saône-Méditerranée. 

Annoncé en 2021, le projet MeRS axe Rhône-Saône concerne la création d’un ensemble fluvio-maritime partant des ports de la façade méditerranéenne (de Marseille-Fos, Sète et Toulon, et jusqu’en Bourgogne, tout en passant par l’axe stratégique de Lyon). 

Irriguer une dizaine de ports tout au long du Rhône pour “regarder l’avenir”

D’après le chef de l’État, « ce qui permettra de bâtir l’avenir du port, permettra d’irriguer la dizaine de ports tout au long du Rhône. La Saône permettra aussi d’aller se connecter jusqu’à la Bavière (…) de développer du transport, de la plaisance, des activités multiples… Cette conviction profonde, c’est celle d’un port qui va s’ouvrir, développer de l’activité, repousser la Méditerranée et le faire en décarbonant, en électrifiant et en embrassant le XXIᵉ siècle ».

Ce projet, c’est aussi celui d’un chantier à 5 milliards pour Marseille. Pour Emmanuel Macron, celui-ci repose sur trois valeurs essentielles : « Respect, ambition, confiance, c’est le triptyque auquel je crois et qui doit nous aider à regarder l’avenir ».

Le patron de la CCI invité par le Président pour parler de l’axe Lyon-Marseille

Aujourd’hui, l’axe fluvial ne représenterait selon M. Philippe Valentin, président de la CCI Lyon Métropole-Saint-Etienne-Roanne, que « 3 à 6 % du trafic contre 80 % par la voie routière, de 12 à 16 % par le ferroviaire ».

« C’est une alternative de transport qui est très peu utilisée lorsqu’on se compare à nos voisins européens qui ont recours au fluvial pour 17 % de leurs transports ».

De quoi inciter selon Philippe Valentin « à repenser les réflexes transports de nombreuses entreprises  de notre territoire ». Pour ce faire, le président de la CCI n’y va pas par quatre chemins : « il faudra réinventer le Port Édouard-Herriot, régénérer du trafic décarboné pour atteindre rapidement 10 % du transport de marchandises par voie fluviale ».