Transport fluvial au bioGNV : les acteurs en ordre de marche

Les différents acteurs engagés dans le développement du bioGNV et le transport fluvial francilien étaient réunis lundi 20 septembre 2021 au port de Gennevilliers. L’occasion de faire le point sur les différents projets et études en cours contribuant à promouvoir une mobilité décarbonée sur la Seine.

Le Sigeif, GRDF, TotalEnergies, Segula technologies, Voies navigables de France (VNF), Haropa port, GRTgaz, la région Ile-de-France,… la plupart des acteurs publics et privés du secteur du transport fluvial francilien d’une part et du développement du bioGNV d’autre part étaient réunis au port de Gennevilliers lundi 20 septembre 2021.

Tous avaient répondu à l’invitation pour participer à une rencontre sur le thème « Le fluvial et le bioGNV en Ile-de-France ». Ou comment, quatre mois après la présentation par GRDF d’un programme expérimental d’utilisation du bioGNV pour le transport fluvial, contribuer à animer cette filière naissante en réunissant tous les acteurs impliqués, chacun à leur échelle. Un moyen également de donner un coup d’accélérateur à la démarche car, comme l’a souligné Pascal Sanjuan, délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine, « il faut aller vite ».

Faire du port un acteur majeur de la transition écologique

Ainsi, « cette ambition de promouvoir cette énergie renouvelable dans le transport fluvial francilien me paraît correspondre aux priorités de l’État et de la délégation interministérielle, a poursuivi Pascal Sanjuan. Il y a des objectifs importants à poursuivre, le premier étant de rendre le port plus compétitif et d’en faire – cela fait partie de la stratégie nationale portuaire – un acteur majeur de la transition écologique. Et ce projet est l’une des pierres qui permettra d’atteindre ces objectifs. »

Le délégué interministériel a par ailleurs souligné l’importance d’offrir des solutions cohérentes et économiquement viables qui rencontrent le marché. « Il ne suffit pas d’avoir des bornes d’avitaillement, il faut en avoir souvent sur des axes qui ont un sens et savoir aussi comment on finance cela. Cela ne se fait pas seul : il y a les grands énergéticiens mais aussi avec les collectivités locales et, en cela, l’implication du Sigeif est importante », a indiqué Pascal Sanjuan.

Jean-Michel Philip, directeur général de la SEM Sigeif mobilités, a rappelé les engagements du Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Ile-de-France pour la qualité de l’air et le développement des mobilités décarbonées à travers le déploiement des points de recharge électrique (700 dans 70 communes d’ici à la fin de l’année) et le développement du bioGNV – sept stations ont déjà été construites et une huitième est attendue prochainement.

« Aujourd’hui, le Sigeif souhaite, comme il l’a fait pour le transport routier, accompagner la filière du transport fluvial pour y développer l’usage du bioGNV. Le réseau des stations de Sigeif mobilités est dès à présent en capacité de participer à ce développement et il nous faut travailler pour que le bioGNV devienne l’un des carburants utilisés également pour le fluvial » a ainsi fait valoir Jean-Michel Philip.

Concrétisation attendue pour 2024

« Les moyens pour accompagner la mobilité fluviale décarbonée sont là » a abondé Bertrand de Singly. Nous comptons 11 stations bioGNV à proximité de l’axe Seine entre l’Ile-de-France et la Normandie, a illustré le directeur de GRDF Ile-de-France. Avant de revenir sur la dynamique à l’œuvre pour chercher des solutions pour décarboner et améliorer la qualité de l’air sur la partie fluviale, évoquant notamment la réflexion collective en cours autour « d’une solution totalement innovante qui va allier production électrique et production électrique à partir du gaz. Nous pensons que c’est sur le fluvial que l’on va pouvoir faire l’expérience d’une mobilité nouvelle et ceci est rendu possible parce que nous avons un maillage extrêmement dense qui permet d’amener le bioGNV au plus près des bateaux. Ce sont des solutions qui sont rapides, économiques, compétitives. La réflexion est en cours et nous espérons qu’elle se concrétisera d’ici à 2024 ».

La démarche engagée pour faire émerger une filière bioGNV dans le transport fluvial, qui permet de concilier « qualité de l’air, capacité financière et intérêt écologique », selon Bertrand de Singly, a été illustrée à travers trois chantiers actuellement en cours. Le premier concerne la construction d’une unité de méthanisation de biodéchets dans le port de Gennevilliers porté par le Sigeif et le Syctom, l’agence métropolitaine de gestion des déchets ménagers. Le deuxième est le projet Green deliriver, bateau électrique avec prolongateur d’autonomie au bioGNV conçu par l’entreprise Segula technologies en lien avec la compagnie de transport fluvial Coalis, et dans lequel sont impliqués GRDF, Sigeif mobilités et TotalEnergies.

Enfin, un représentant de VNF a présenté la démarche Avicafe (avitaillement en carburants à faibles émissions). Ce projet d’étude d’un schéma directeur d’avitaillement le long de l’axe Seine porté par VNF avec Haropa port, GRTgaz et la Banque des territoires Ile-de-France est cofinancé par les régions Ile-de-France et Normandie et l’Ademe. Cette rencontre s’est achevée par la visite de la station GNV de Sigeif mobilités dans le port de Gennevilliers, exploitée par TotalEnergies.

Source : Le Journal de l’Axe Seine.