PGE : l’industrie du tourisme demande l’allongement des délais de remboursement

Lors d’une conférence de presse doublée d’un courrier adressé au président Emmanuel Macron, la Confédération des acteurs du tourisme (CAT) qui réunit les grandes fédérations professionnelles du tourisme et dont E2F est membre fondateur, demande à ce que toutes les entreprises du secteur S1 et S1bis (CHR et, plus largement, le secteur touristique) puissent bénéficier d’un remboursement du PGE sur une durée de dix années, avec un troisième différé de remboursement de 12 mois.

Le Tourisme est le secteur qui a été le plus touché et le plus tôt par la crise sanitaire lié au Covid : les entreprises ont été fermées et l’activité réduite à néant, cela dès le mois de février 2020 pour l’événementiel. C’est également le secteur qui a subi le plus de mesures sanitaires et sur la durée la plus longue.

Les entreprises du tourisme reconnaissent avoir été soutenues par l’État pendant la pandémie, notamment par la mise en place des PGE. Au total, ce sont 13 milliards d’euros qui ont été accordés au titre des PGE pour le tourisme. « Mais à l’heure de la sortie de crise, les chefs d’entreprise se trouvent face au mur de la dette », ce moment où il faut rembourser alors que l’argent n’est pas revenu en quantité suffisante dans les caisses.

A l’heure de la reprise et dans le cadre actuel, les entreprises du secteur du tourisme sont face à un dilemme mortifère :

  • Soit les entreprises remboursent et ne peuvent pas investir voire risquent de ne pas survivre ;
  • Soit les entreprises investissent et ne peuvent pas rembourser.
Une reprise que se fait attendre

Les premières demandes de remboursement du PGE arrivent en mars-avril. Mais la reprise n’étant pas au rendez-vous, les entreprises n’ont pas la trésorerie nécessaire pour rembourser, assurer le fonctionnement de l’entreprise et investir. La clientèle internationale de loisir est absente, les déplacements d’affaires n’ont pas repris et les perspectives de reprise d’activité, selon les secteurs, ne sont attendues que pour juin voire septembre.

La solution de restructuration du PGE apportée par le gouvernement fin janvier ne satisfait pas le secteur. « Si nos entreprises restructurent leur PGE, elles seront classées « en prêt non-performant » et verront leur note dégradée, ce qui les empêchera d’accéder au crédit et d’investir ! Nous serons marqués au fer rouge. », explique Roland Héguy, président de la CAT.

« Aidez-nous, lance Pierre Louis Roucaries, coprésident de l’Union française des métiers de l’événement (Unimev). Nous ne demandons pas que les PGE soient payés par l’État. Il faut trouver des solutions pour les rembourser de manière différente. »

Les acteurs du tourisme lancent donc un appel solennel au gouvernement afin de trouver une solution viable et adaptée pour leur permettre de rembourser le PGE dans les meilleures conditions. Et cela passe par :

  • Un nouveau report d’un an de la première échéance de remboursement ;
  • Un allongement de la durée jusqu’à 7 ans pour toutes les entreprises qui en feront la demande (soit un prêt étalé sur 10 ans) ;
  • Et le tout sans que l’entreprise ne soit classée en défaut ou voit sa cotation FIBEN dégradée.

« Il est impératif que le cas par cas s’applique aux PGE si on ne veut pas gâcher tout ce qui a été fait grâce aux aides du gouvernement », précise les membres de la CAT.

Cette demande de la CAT au gouvernement, symbolise la volonté de l’ensemble des acteurs de sauver les entreprises et les emplois qu’elles représentent, d’investir dans l’outil de travail pour monter en gamme et en qualité, permettre à la France de retrouver sa place dans le tourisme international. En un mot répondre aux attentes du plan du gouvernement Destination France.