« Ôrizon 2035 », schéma fluvial et portuaire pour l’axe Rhône-Saône

« Ôrizon 2035 » désigne le schéma fluvial et portuaire pour l’axe Rhône-Saône réalisé par VNF et la CNR, répondant à une décision du Cimer 2018. Elaborée en concertation avec un grand nombre d’acteurs de l’axe de 2019 à 2021, la synthèse du document a été présentée cet été lors d’une réunion du conseil de coordination interportuaire et logistique de cet axe.

La démarche a été lancée officiellement en janvier 2019 dans le cadre de la gouvernance du conseil de coordination interportuaire Méditerranée-Rhône-Saône devant lequel, un an plus tard en janvier 2020, la présentation du diagnostic et des 4 scénarios de développement a été effectuée. En mars 2020, a eu lieu la validation officielle du scénario retenu (le plus ambitieux, le n°4) suivi par le début de la crise sanitaire qui viendra compliqué la suite « du processus de travail et de concertation avec les partenaires institutionnels et les acteurs économiques pour l’élaboration du plan d’actions ». Celui-ci est mis au point durant le premier semestre 2021 puis présenté en conseil interportuaire en juillet mais l’étape de validation ne se fait pas, rencontrant une autre difficulté avec la fin de la mission du délégué interministériel de l’axe ce qui met en mode pause le conseil interportuaire. Ce dernier a finalement fait l’objet d’un nouveau décret en avril 2022, de nominations dans les semaines suivantes, pour une première réunion dans sa composition renouvelée en juillet 2022. Et c’est au cours de cette réunion que les deux auteurs, chargés de la mission (Cécile Avezard, directrice territoriale de VNF, Pierre Meffre, directeur de la valorisation portuaire de CNR), ont finalement détaillé leur rapport.

Le « document de communication de synthèse du schéma fluvial d’axe Rhône-Saône » réalisé par VNF et CNR est intitulé « Ôrizon 2035, agir ensemble pour l’axe fluvial et portuaire Rhône-Saône ».

La nécessité « d’agir ensemble »

Les auteurs rappellent que la mission confiée à VNF et CNR était « d’élaborer un schéma fluvial et portuaire pour l’axe Rhône-Saône, porteur d’une vision et d’une stratégie pour le réseau d’acteurs du bassin ».

Ils ajoutent que « le document vise à faire vivre cette ambition de long terme pour l’ensemble de la dorsale Rhône-Saône, au service des territoires et de la transition écologique (…) Un scénario de croissance et des plans d’actions ont été retenus pour porter l’amplification des deux piliers indispensables à la résilience de l’écosystème fluvial, le fret et le tourisme, deux secteurs interconnectés : une même infrastructure, des acteurs, des territoires, et des défis écologiques et économiques communs. L’enjeu est de faire du bassin Rhône-Saône un axe performant sur les plans technique, économique et environnemental, qui combine une ambition de croissance internationale et de réappropriation locale mettant l’ensemble des activités du fleuve au service du développement durable des territoires ».

Ils soulignent : « A l’heure de l’urgence climatique, les réflexions se multiplient afin de promouvoir, développer et structurer une politique fluviale ambitieuse à même de relever les défis des transitions écologiques et numériques, de la résilience des territoires et de la relance économique en améliorant la performance de cet écosystème. Pour cela, il est essentiel que l’ensemble des acteurs liés autour du fleuve se dotent des outils pour agir ensemble ».

5 points clés communs au fret et au tourisme

Le document distingue le fret et le tourisme « afin de déployer leurs particularités au sein de diagnostics, scénario de développement et plan d’actions opérationnels » mais cela « ne doit pas faire perdre de vue l’étroite connexion et les points communs de ces deux activités au sein du bassin Rhône-Saône. La vision stratégique pour l’axe consiste précisément à les faire avancer ensemble au service d’une transition écologique équilibrée du fleuve ».

Pour le fret comme pour le tourisme, « le scénario de développement le plus ambitieux et le plus équilibré a été retenu ». Pour le fret, la concertation a abouti à l’élaboration de 6 orientations stratégiques et un plan de 29 actions, pour le tourisme à 5 orientations stratégiques et un plan de 20 actions. Pour les deux activités, il y a également un assez grand nombre de conditions de réussite.

Toutefois, compte tenu « des points communs qui font sens de manière transversale aux secteurs du transport de marchandises et du tourisme », la feuille de route peut être appréhendée de manière synthétique autour de 5 thèmes : 

  • Faire de la transition écologique un enjeu majeur du transport fluvial ;
  • Définir et structurer les structures de gouvernance stratégiques ;
  • Faire du transport fluvial un axe de développement économique pour les territoires ;
  • Améliorer la capacité et la qualité des infrastructures et services ;
  • Soutenir la transition numérique et l’innovation au service des usagers de la voie d’eau.

Chacun de ces 5 thèmes se décline ensuite pour le fret comme pour le tourisme. Par exemple, pour le thème « transition écologique », il s’agit du verdissement des flottes, du branchement électrique à quai des bateaux avec l’installation d’un réseau de bornes et de points d’avitaillement pour les énergies alternatives.

La transition numérique consiste à « déployer un système d’information fluvial (SIF) unique et intégré à l’échelle du bassin, interfacé au système d’information maritime ».

Concernant la gouvernance, pour le fret, cela vise à « définir des stratégies de développement et de gouvernances portuaires multimodales cohérentes à l’échelle de l’axe en impliquant davantage les collectivités territoriales, les acteurs privés et le GPMM » tandis que pour le tourisme, c’est : « structurer la gouvernance à différentes échelles et sur différentes filières du tourisme, avec des initiatives dédiées tel que le club de la croisière Rhône-Saône, pour des échanges fluidifiés et la co-construction d’une vision globale mobilisant les territoires, les compagnies et les offices de tourisme ».

E2F a eu l’occasion de faire part de sa convergence de vues avec les analyses, conclusions et recommandations de travail, en particulier dans son volet portuaire, dont seul le volet de gouvernance interroge.