Rouen – Calypso, la nouvelle navette fluviale pour traverser la Seine, devient pérenne

Après deux ans d’expérimentation, la navette fluviale devient une ligne à part entière du réseau de transports de la Métropole de Rouen.

L’essor de la ville vers les quartiers Ouest, tant rive droite que rive gauche, a fait que les besoins de traverser rapidement la Seine en aval du pont Guillaume sont devenus indispensables.

Un projet de passerelle piétonne entre la préfecture et le siège de la métropole a été envisagé mais abandonné, notamment pour l’obstacle qu’il aurait représenté pour les bateaux de l’Armada, qui auraient été contraints de rester en aval, éloignés du centre-ville. L’idée d’un mini bac piéton, comme ceux qui traversent chaque jour la Seine entre Rouen et le pont de Tancarville, a été ensuite retenue.

C’est ainsi qu’en 2019, la Métropole Rouen Normandie mettait en service, à titre expérimental, le catamaran Felix De Azara, propriété de l’Union portuaire rouennaise. Un bateau électrique alimenté par ses 50 m² de panneaux solaires, pour relier le ponton Jean-Ango (rive droite) au ponton situé devant le 108 (siège de la Métropole Rouen Normandie), rive gauche.

Depuis le 1er janvier 2022, la Métropole de Rouen a décidé de pérenniser ce nouveau moyen de transport urbain avec une nouvelle navette fluviale qui assure les traversées de la Seine, à Rouen, entre la rive droite et la rive gauche.

« En 2 ans, la navette fluviale a conquis un nombre de passagers de plus en plus important notamment le week-end. Elle est un réel facilitateur de mobilité pour les personnes se déplaçant à pied ou à vélo et souhaitant effectuer la traversée des rives rapidement. Il était donc essentiel de l’inscrire définitivement comme un mode de transport à part entière du réseau Astuce. » précisent Nicolas Mayer-Rossignol, Président de la Métropole Rouen Normandie.

Ayant remporté l’appel d’offres, c’est désormais Normandie Croisières qui fournit l’embarcation, nommée CalypsoCette société exploite plusieurs navires sur la Seine dont un bateau de croisière, le Lutèce, sur lequel « la Métropole est prioritaire si le Calypso venait à tombait en panne », fait savoir Cyrille Moreau, vice-président de la Métropole en charge des transports.

Toujours électrique et doté d’une capacité d’accueil de 49 personnes, le Calypso est désormais intégré au réseau Astuce (réseau de transports en commun de l’agglomération rouennaise). Les titres de transport sont les mêmes que sur le reste du réseau métropolitain, à partir de 1,70 € le ticket valable une heure. La traversée est gratuite les samedis et dimanches. « Toutefois, le passager doit être muni d’un titre de transport validé mais aucun décompte de voyage ne sera effectué », précise la Métropole.

Afin de faciliter les correspondances avec le réseau des Teor (transport collectif circulant dans la ville de Rouen et dans son agglomération), « nous allons changer les emplacements des embarcadères qui, aujourd’hui, ne sont pas optimaux », reconnait Cyrille Moreau. Deux nouveaux quais seront ainsi aménagés, à hauteur de l’ancien Panorama XXL (rive droite), ainsi qu’entre le 106 et le futur 105, rive gauche. Cyrille Moreau ajoute que « les horaires seront aménagés les jours de concert au 106 ». Tous ces changements interviendront « entre la fin du printemps et le début de l’été ».

Une troisième phase du développement des liaisons fluviales est actuellement à l’étude, visant à déployer d’autres navettes à travers la Seine pour les déplacements dits actifs (piétons, cyclistes…). A l’horizon 2024, deux autres navettes pourraient ainsi voir le jour, à l’Ouest et l’Est de Rouen, au-delà des ponts.

En attendant, sur la première liaison, « on espère passer de 1 000 usagers par semaine à 1 000 par jour », fait savoir Cyrille Moreau. Si la fréquentation est à la hauteur, la Métropole envisage « des horaires étendus, comme pour les bus ».