E2F demande la mise en place d’un préavis de grève chez les opérateurs d’infrastructures fluviales

Entreprises fluviales de France (E2F), l’Union des entreprises de transport et logistique de France (TLF) et l’Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF) ont saisi Monsieur Clément BEAUNE, Ministre délégué chargé des Transports, pour demander la mise en place d’un préavis de grève chez les opérateurs d’infrastructures fluviales. Vous trouverez le courrier ci-dessous.

Depuis le début de l’année, les représentants de la Profession dénombrent plus de deux cents mouvements de grèves ayant affecté tout ou partie du réseau des voies et infrastructures navigables qu’il s’agisse de celles gérées par par Voies navigables de France, la Compagnie Nationale du Rhône, EDF, ou les ports. La situation la plus critique a été atteinte sur le Rhône, avec un arrêt de navigation de près de 25 jours consécutifs, occasionnant le blocage de plus de 50 bateaux.

Cette situation de blocages à répétition met en fragilité nos entreprises et amène les acteurs de la chaîne logistique à questionner à moyen et long terme la fiabilité de la solution fluviale, argument pourtant constitutif de l’attractivité de ce mode de transport.

A terme, cette situation risque d’inciter les chargeurs potentiels à se détourner définitivement des moyens de transports alternatifs dont la voie d’eau est l’un des acteurs essentiel.

Au quotidien, la désorganisation des transports qui en résulte est d’autant plus grande qu’aucun préavis n’est imposé aux grévistes, ce qui provoque dans la pratique une impossibilité d’anticipation par les donneurs d’ordre et acteurs de la filière, avec des marchandises chargées prises en otage de grévistes dont la liberté d’action semble être totale.

Sans délai de prévenance, aucune solution de substitution pour les acteurs économiques que nous représentons n’est envisageable, accentuant les effets économiques dévastateurs de ces actions et des coûts d’immobilisations portuaires importants pour des flux parfois destinés à l’export maritime.

Outre la désorganisation des flux engendrée, la situation de blocage causée sur certains bassins met les opérateurs de transport dans l’impossibilité de respecter les normes de sécurité en vigueur, donnant lieu à des situations à risque.

C’est la raison pour laquelle la Profession demande au Ministre d’étudier la mise en place d’un dispositif analogue à celui qui est appliqué chez d’autres opérateurs d’État et en particulier la SNCF. Les frets ferroviaire et fluvial présentent la caractéristique commune d’être des transports captifs, requérant un besoin d’anticipation d’autant plus important dans l’organisation des flux.