Passage portuaire : le Préfet Philizot réunit les acteurs fluviaux et portuaires

François Philizot, ancien délégué interministériel au développement de la vallée de Seine (DIDVS) et actuellement en poste à l’inspection générale de l’administration (IGA), avait été chargé au 1er semestre par Jean-Baptiste Djebbari d’une mission sur l’épineuse question de la facturation des prestations de manutention fluviale aux opérateurs fluviaux eux-mêmes dans les ports maritimes, jugée par beaucoup comme une anomalie française pesant sur l’équilibre intermodal (moins de 10 % de part de marché). E2F était là.

Rendez-vous ce mercredi 14 décembre avec les acteurs fluviaux et portuaires (manutentionnaires, armateurs maritimes et fluviaux, intermédiaires de transport…), l’Administration et le Cabinet du Ministre, pour faire le point, benchmark européen à l’appui sur la situation dans les différents ports maritimes français versus les ports de la rangée nord, confirmant la particularisme havrais et marseillais après que le port de Dunkerque se soit mis au diapason européen en 2016.

Cent fois sur le métier…

En 2015 déjà, François Philizot avait conduit une mission similaire qui avait permis d’aboutir favorablement au Grand Port Maritime de Dunkerque.

François Philizot souhaite donc cette fois aboutir au Havre et à Marseille, c’est-à-dire mettre fin une bonne fois pour toutes à ce qui est considéré par les différents acteurs de la chaîne de transport comme une iniquité flagrante du fluvial par rapport aux deux autres modes de transport terrestre et comme un plafond de verre empêchant mécaniquement son développement, en intégrant cet objectif dans une démarche plus globale de performance portuaire. On le sait, les sujets liés à l’organisation du passage portuaire qu’elle soit physique (Terminaux, Schedule…) ou numérique (CCS) et l’organisation portuaire elle-même (intégration Haropa, Mission Martel sur l’axe rhodanien) ont tout à voir avec l’ambition intermodale et ils sont au premier niveau de priorité.

Sur fond de transition écologique et de perspective du Canal Seine-Escaut, l’urgence est en effet de mise.

On ne peut que confirmer, louer la constance de l’État et sa volonté d’agir.

Des lignes qui bougent

François Philizot souhaite aboutir en 2022, n’excluant aucune piste, pas même celle de la régulation (une loi ?) mais privilégie la concertation, laquelle sera organisée par les directeurs des ports de Marseille et d’Haropa dont on nous annonce qu’ils seront missionnés très bientôt.

La solution viendra d’abord et avant tout des armateurs maritimes, débiteurs naturels des frais de manutention. Aussi après avoir entendu et répété pour la énième fois une vérité non contestée, parfois aux confins de la lassitude, les participants ont surtout retenu une position claire de CMA-CGM : « Nous ne pouvons plus repousser le problème plus longtemps, quel que soit le moyen ». Des propos qui, s’ils avaient été tenus isolément par la Profession fluviale auraient peut-être eu moins de portée, venant d’un leader mondial du shipping, ils apparaissent au moins comme un signal si ce n’est comme un engagement.