VNF et la Métropole européenne de Lille s’engagent pour le fluvial

La direction territoriale Nord-Pas-de-Calais de VNF et la métropole européenne de Lille (MEL) ont signé, lors des Assises économie de la mer, une « lettre d’intention », première étape vers une charte de partenariat sur des enjeux communs autour du fluvial et de la gestion de l’eau.

« Elle va nous permettre de travailler ensemble sur nos enjeux respectifs et communs autour du fluvial, de la gestion de l’eau, de développer des synergies profitables au territoire et à la voie d’eau. C’est un préalable à l’élaboration et à la signature d’une charte de partenariat, pour construire une vision partagée du fluvial dans l’aire métropolitaine », a précisé Marie-Céline Masson, directrice territoriale de VNF.

La lettre d’intention prévoit que la DT et la MEL avancent sur plusieurs axes de travail :

  • l’essor d’une logistique fluviale au sein de l’aire métropolitaine dans un contexte de congestion routière, de réduction nécessaire de l’utilisation du transport routier afin de parvenir à « décarboner » les activités (réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique) ;
  • développer les activités économiques en lien avec le tourisme fluvial et fluvestre dans le territoire et les différentes communes de la MEL ;
  • la gestion de l’eau, la prévention des inondations, la biodiversité.

La démarche s’inscrit dans un contexte où la répartition modale du transport de marchandises en tonne par kilomètre dans la MEL montre une forte prépondérance de la route (86,7 %), loin devant le ferroviaire (9,4 %) et le fluvial (3,9 %), selon un dépliant présentant les éléments clés du transport de marchandises et de la logistique. « Les transports fluvial et ferroviaire, actuellement sollicités pour les trafics d’échanges et de transit, constituent des alternatives à développer », dit ce document.

Pour Damien Castelain, intervenant le 8 novembre lors de la première table-ronde des Assises économie de la mer : « Trop longtemps, la MEL a tourné le dos à la mer, à sa façade maritime. Nous voulons faire rentrer la mer dans la MEL, utiliser le canal Seine-Nord, le fluvial, notamment pour relever le défi de la décarbonation des activités. Nous allons vers une coopération renforcée avec le port de Dunkerque qui est « le port de Lille métropole ». Il s’agit de ne pas rater l’arrivée du canal Seine-Nord, c’est maintenant qu’il faut se préparer à sa mise en service à la fin de la décennie. »

Pour la DT de VNF, la démarche s’inscrit dans le cadre de la déclinaison des objectifs du contrat de performance (COP) et de la réalisation de la liaison européenne Seine-Escaut.

L’aménagement de cet axe fluvial à grand gabarit de près de 1 100 km de long, entre les bassins de la Seine et de l’Escaut, va placer aux  portes de la MEL 5 ports maritimes (dont celui de Dunkerque), 60 ports intérieurs dont les 4 prévus le long du futur canal Seine-Nord Europe. Sachant qu’il existe 23 ports intérieurs dans la région des Hauts-de-France. 

« Le territoire de la MEL est étroitement lié par la voie d’eau à la future liaison européenne et est concerné par un potentiel développement majeur, appuyé sur la logistique et le tourisme fluvial. J’ai eu l’occasion de rencontrer Damien Castelain, président de la MEL, en mai 2022 et nous avons rapidement avancé pour aboutir à cette déclaration d’intention. Echanger et travailler avec les collectivités est un enjeu fondamental pour le développement des activités fluviales », a ajouté Marie-Céline Masson.

L’ambition affichée par les deux partenaires est de multiplier par 4 le trafic fluvial, et par 3 les retombées économiques du tourisme fluvial pour le territoire.

Rappelons que d’autres directions territoriales de VNF (Strasbourg, Rhône-Saône) se sont elles aussi lancées dans des démarches de partenariat similaire.