Lot-et-Garonne : un projet de fret sur le canal est sur le point d’aboutir

L’idée d’un renouveau du fret sur le canal latéral à la Garonne ne date pas d’hier. Déjà en 2016 puis 2018, une réflexion avait eu lieu en partenariat avec Terre du Sud et d’autres entreprises. Aujourd’hui le mythe devient réalité : toutes les conditions semblent réunies pour aller au bout de ce projet porté avec enthousiasme par la Communauté des communes du Confluent et des coteaux de Prayssas*.

L’ensemble des partenaires du projet ont ainsi été invités au début du mois d’avril par le président de la Société d’économie mixte d’aménagement de Lot-et-Garonne, M. Michel Masset, à une réunion au cours de laquelle ont été exposés les résultats de l’étude technique et financière pour la relance du fret fluvial sur le canal. Celle-ci démontre la possibilité d’un modèle économique compétitif face au trafic routier, une navigabilité réelle à optimiser par quelques travaux de dragage, la réutilisation d’infrastructures en place sous réserve d’investissements mesurés et des bateliers intéressés pour effectuer les trajets.

Force est de constater que l’enthousiasme est partagé. La relance du fret pourrait même intervenir dans des délais tout à fait raisonnables puisqu’on parle désormais de l’année 2023. C’est le souhait de l’ensemble des partenaires qui voient là une formidable avancée.

Le bénéfice est clair notamment en termes de pollution : « 20 bateaux fluviaux correspondent à 140 poids lourds. Ces poids lourds ne viendront plus s’ajouter au flux qui est devenu insupportable en Région Bordelaise ». Coté transport, l’option choisie serait celle de bateaux d’occasion, de gabarit Freycinet. Ces bateaux de 38,50 m de long et 5,05 m de large offrent une capacité maximale de chargement de 350 tonnes. Ils seront équipées de moteurs neufs, moteurs DAF de dernière génération, beaucoup moins polluants.. À terme, une motorisation à l’hydrogène serait le « Graal ».

Les marchandises seront acheminées du Lot-et-Garonne jusqu’au Port de Bassens, près de Bordeaux, où une grue spéciale sera mise en place. Didier Domens, chargé de développement – Grand Port Maritime de Bordeaux est également très enthousiaste, « ce fret apportera une nouvelle dynamique dans la mesure où les bateaux repartiront vers le Lot-et-Garonne à plein ».

Pour le Président Masset tout comme pour Alexis Palmier, de la direction territoriale Sud-Ouest VNF, les deux ne sont pas incompatibles, la voie navigable est à usage multiple et il faut avoir une vision à grande échelle. L’entretien et le dragage du canal seront réguliers. Dans un futur proche, il sera donc nécessaire de réaliser quelques travaux sur les quais en utilisant au maximum l’existant pour passer à l’action. À l’instar de certains canaux français, le canal latéral à la Garonne, pourrait bien devenir un outil indispensable qui participerait au nouvel essor économique des territoires traversés.

(*) Les partenaires de ce projet sont : La Communauté de communes, Valorizon, Les entreprises de l’alliance COMPAS 4 ( les entreprises intéressées par le projet), La sous-Préfecture de Marmande-Nérac, Le Conseil Régional, VNF, la CCI ( Chambre de Commerce et d’industrie), le Grand Port Maritime de Bordeaux, Bordeaux Métropole, Albret Communauté, l’agglomération d’Agen, Val de Garonne agglomération ainsi que des représentants de l’ensemble des territoires traversés par le canal.