L’hydrogène pour les ports et la mobilité fluviale

Lors d’une conférence « H2 Entreprises » consacrée à tous les aspects de l’hydrogène renouvelable, sont intervenus le directeur général du Grand Port Maritime de Bordeaux, sur les enjeux pour les ports, et Sogestran, sur ceux pour la navigation intérieure.

La conférence « H2 Entreprises » a proposé une série de tables-rondes couvrant tous les aspects de l’hydrogène renouvelable le 10 janvier 2022.

Pour les enjeux concernant les ports, le directeur général du GPM de Bordeaux est intervenu lors d’une table-ronde intitulée « hydrogène renouvelable et territoires » : « Pour nous, l’hydrogène renouvelable est un enjeu de survie avec des activités portuaires reposant encore largement sur les carburants fossiles et la nécessité d’évoluer dans le contexte de la transition énergétique et climatique. Il faut nous préparer à accueillir cette nouvelle industrie, nous organiser. Un deuxième enjeu est celui de la réindustrialisation et de la substitution des produits pétroliers » a indiqué ce responsable.

Au GPM de Bordeaux, l’accueil de l’hydrogène renouvelable passe par une préparation du foncier pour installer les nouvelles industries, développer l’offre d’électricité renouvelable, par le photo-voltaïque et l’éolien offshore notamment. « Nous regardons également l’ensemble de l’écosystème par exemple en ce qui concerne la disponibilité de l’eau pour les électrolyseurs. Nous attendons un minimum de 100 MW pour les projets au sein de la zone portuaire. Nous sommes aussi à l’écoute des besoins des futures industries de l’hydrogène renouvelable, les innovations nécessaires, les aspects réglementaires ».

4 millions d’euros pour le Zulu à l’hydrogène

Dans l’après-midi, une table-ronde a été consacrée à « l’hydrogène renouvelable pour décarboner la mobilité aérienne, fluviale et ferroviaire ». Sogestran, a pris la parole pour présenter le futur bateau Zulu attendu sur la Seine en juin 2022 et doté d’une pile à combustible de 400 kw alimentée par de l’hydrogène « vert » stocké dans un conteneur amovible qui sera rechargé à terre. Ce réservoir sera à 350 bars, similaire à la technologie utilisée par les bus qui fonctionnent actuellement à l’hydrogène. Il sera installé à l’extérieur du bateau.

C’est d’ailleurs la question de l’emplacement de l’hydrogène qui explique l’abandon en 2019 du projet de pousseur sur le bassin Rhône-Saône, au profit d’un bateau de type automoteur dédié à la distribution urbaine.

Concernant le coût de ce premier bateau fluvial à l’hydrogène, Sogestran a annoncé un montant de 4 millions d’euros soit le double d’une unité dotée d’une propulsion classique. Il a ajouté : « Toutes les aides dont nous bénéficions gomment presque totalement l’investissement. Il nous reste à prendre en charge le coût de l’hydrogène renouvelable au quotidien. Pour notre groupe familial, il s’agit d’être visionnaire et exemplaire ».

D’un point de vue plus général, pour Sogestran, la « décarbonation » des activités est axée autour de trois piliers :

  • La réalisation de tests avec des carburants de transition (B100, bio-GNL…) « pour voir ce qui est vraiment gagnant » sur des trajets longue distance ;
  • Les batteries et l’hydrogène pour atteindre le zéro émission et rejet lors de navigation en zone urbaine ;
  • Et le branchement des bateaux à terre afin de couper les groupes électrogènes lors des escales, sachant qu’une unité passe environ 40 % de son temps à quai.

Source : NPI.