Contrat Canal : 15,6 millions d’euros pour le développement du canal des Ardennes

Élaboré sous le pilotage du Conseil départemental des Ardennes, un Contrat Canal a été signé par un ensemble de partenaires mobilisés pour le renouveau du Canal des Ardennes, véritable outil d’attractivité du territoire. 

Mercredi 20 juillet 2022, Jean Rottner (Président de la Région Grand Est), Noël Bourgeois (Président du Conseil Départemental des Ardennes), Thierry Guimbaud (Directeur général de Voies navigables de France) et les présidents des cinq établissements publics de coopération intercommunale partenaires (EPCI), étaient rassemblés, en présence d’Alain Bucquet (Préfet des Ardennes), pour officialiser leur partenariat au service du développement du potentiel fluvial et fluvestre du canal des Ardennes, sur et au bord de l’eau.

Le Contrat Canal des Ardennes, coordonné par le Conseil départemental des Ardennes, mobilise cinq intercommunalités ardennaises : Ardenne Métropole, Portes du Luxembourg, Crêtes Préardennaises, Argonne Ardennaise et Pays Rethélois, ainsi que le Département de l’Aisne et la Communauté de communes de la Champagne-Picarde.

Des ambitions et des moyens

Ce document cadre traduit l’engagement de chaque structure pour renforcer l’attractivité touristique des territoires ardennais en tirant le meilleur parti de ce que peuvent offrir le canal et ses abords, leurs écosystèmes, les paysages, les activités, le patrimoine. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de transition vers une économie plus verte et durable, dans un souci de préservation de l’emploi et de solidarité entre les territoires.

« Ce 20 juillet marque l’aboutissement de plusieurs années d’efforts et l’acte de renaissance du Canal des Ardennes, s’est réjoui le Président Noël Bourgeois lors de son allocution. Ensemble, nous allons désormais porter une véritable dynamique pour faire émerger le maximum de projets publics et privés autour du Canal, dynamique animée par les services du département que je tiens à remercier publiquement. Ensemble, nous allons faire revivre le Canal des Ardennes pour un nouveau siècle de son histoire et le renom de notre département ! »

Des moyens publics importants seront consacrés à cette ambition avec notamment 15,6 M€ financés sur 10 ans par la région, VNF, le Département et les EPCI pour maintenir la navigation et les activités nautiques, 5,5M€ engagés par la Région Grand Est pour le développement touristique de part et d’autre du canal et plusieurs postes financés par le Département pour maintenir le niveau de service sur le Canal durant la période estivale. 

4 objectifs pour renforcer l’attractivité du Canal et du territoire

Prévu pour les 10 prochaines années, le Contrat Canal des Ardennes liste l’ensemble des actions que les signataires se proposent de mettre en œuvre en s’appuyant sur les démarches de promotion touristique déjà initiées avec 4 grands objectifs :

  • Faire reconnaître le canal des Ardennes comme une destination touristique à part entière (programme d’animations événementielles, culturelles et sportives, promotion du Canal et des Ardennes) ;
  • Développer une offre de loisirs de qualité ;
  • Garantir la continuité d’un réseau d’itinérance douce avec les territoires voisins ;
  • Améliorer les équipements et services à destinations des touristes itinérants (équipements pour les plaisanciers et touristes itinérants via des lieux de halte de courte ou de longue durée, des lieux d’accueil, de services et d’informations…).

« Une voie d’eau n’est rien sans le territoire qui l’entoure, a souligné de son côté M. Guimbaud, Directeur général de Voies navigables de France. Ce Contrat, c’est l’investissement de tous en faveur du canal des Ardennes. » Un leitmotiv repris par Jean Rottner, Président de la Région Grand Est : « Ce Canal est un élément supplémentaire d’attractivité du territoire, une voie bleue sur laquelle le tourisme peut largement s’afficher. Ce n’est pas une signature anodine mais la concrétisation d’une stratégie collective. »

Le Préfet Alain Bucquet a conclu en saluant « la qualité du partenariat tant financier que de projet », rappelant que « l’eau est un bien commun et le tourisme, l’affaire de tous ».

Le Contrat Canal étant désormais officiellement lancé, les différents partenaires vont très prochainement se réunir en comité de pilotage pour examiner les différents projets présentés et ils accompagneront techniquement et/ou financièrement les porteurs de projets qui répondent à la stratégie touristique définie.

N’oublions pas le fret fluvial

La Profession se félicite de la mise en place de ce partenariat, historique à bien des égards, qui doit permettre d’accompagner le Conseil départemental des Ardennes afin qu’il tire pleinement bénéfice de l’attractivité de sa voie d’eau.

Toutefois, si ici l’accent est mis sur le tourisme fluvial, il convient de ne pas oublier le fret fluvial.

Le trafic des bateaux de fret dans ce secteur a diminué au cours des dernières années, c’est un fait, mais cela résulte d’un ensemble de facteurs externes clairement identifiés : désindustrialisation, diminution de la capacité d’emport des bateaux (faute d’enfoncement suffisant), interrogations sur le modèle économique…

Sur le canal des Ardennes, le fret fluvial ne demande qu’à progresser, si les moyens lui en sont donnés. Dans les faits, la demande est toujours latente mais elle suppose un niveau de service suffisant pour se concrétiser.

Parallèlement, saturation routière et pollution continuent de progresser sur le territoire.

Une situation jugée à ce point insupportable par la Région Grand Est que la Collectivité a pris la décision d’appliquer en 2025 l’écotaxe sur son réseau routier (sous le nom de « R’Pass »). Une concertation avec les professionnels sera d’ailleurs menée cette année, suivie d’une consultation des Alsaciens en 2023. Le choix de l’opérateur chargé de l’écotaxe, la construction du dispositif technique et financier ainsi que les décisions sur le paramétrage du système, c’est-à-dire le tarif et les routes concernées, seront menées en même temps pour permettre son entrée en vigueur en 2025.

Voilà l’occasion de mener une concertation qui intègre la solution fluviale et ses besoins dans un délai parfaitement compatible avec la mise en œuvre du COP et de mettre en œuvre à l’échelle régionale une politique ambitieuse de report modal.

Rappelons qu’à date, les trafics fluviaux sont d’environ 230 000 tonnes par an soit plus de 11 000 camions évités sur les routes du Grand Est, un bon début.