Faire de l’Axe Seine une référence en matière de logistique urbaine fluviale décarbonée

Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé le jeudi 7 avril auprès des entreprises et des logisticiens, exhortés à utiliser davantage la Seine pour convoyer leurs cargaisons. Le long de la Seine, 34 sites sont proposés en Ile-de-France et en Normandie.

La Métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, la Métropole Rouen Normandie et Le Havre Seine Métropole se sont fixés un objectif commun ambitieux : faire de la vallée de la Seine une référence en matière de transport urbain fluvial et décarboné.

Car sur ce territoire, 85% des matériaux et des marchandises sont transportées par camion. A l’heure de l’urgence climatique, le transport fluvial présente des atouts écologiques sans équivalent et un fort potentiel économique qui en font une véritable alternative au transport routier en vallée de la Seine.

Pour relancer le mode fluvial, les élus de l’entente de l’Axe Seine s’associent à Haropa Port et Voies navigables de France pour lancer le premier Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) visant à expérimenter des nouvelles façons de desservir la zone dense par la voie d’eau.

Par le lancement de cet AMI, les trois espaces métropolitains s’engagent de manière commune et coordonnée pour accompagner le développement économique durable de ce vaste espace en replaçant le fleuve au cœur des projets de la vallée de la Seine.

Pour Hubert Dejean de la Batie, l’un des vice-président de la région Normandie et maire de Sainte Adresse, cet AMI « signe l’enterrement de la hache de guerre entre Le Havre et Rouen et marque l’union de nos forces car un lien nous lie, la Seine, pour échanger, transporter, prendre soin de notre environnement. Après la rivalité, être ensemble est devenu nécessaire car les effets du changement climatique sont là et nous devons décarboner nos chaînes logistiques. C’est une première brique de la chaine logistique du futur qui doit évoluer tout comme les habitudes de se vêtir, de se nourrir, de vivre la ville ».

Faire de l’Axe Seine une référence en matière de transport fluvial et décarboné

A l’heure du dérèglement climatique, de nouvelles solutions doivent être déployées pour diminuer les externalités négatives (pollution, bruit, nuisance) de la logistique. Peu polluant, le transport fluvial consomme cinq fois moins de carburant que le transport routier et émet jusqu’à cinq fois moins de CO2 à la tonne transportée. Il offre également des avantages logistiques considérables pour le métabolisme urbain. Fiable et sécurisé, il présente en effet la capacité de desservir les villes les plus denses sans souffrir de la congestion routière et contribue même largement à la réduire. Enfin, le fret fluvial montre aujourd’hui un fort potentiel économique qui en fait une véritable alternative au transport routier.

« L’essor du fret fluvial constitue une opportunité majeure pour répondre au défi climatique et environnemental, comme alternative au transport routier. Complément naturel des zones à faibles émissions (ZFE), rendues obligatoires par la loi Climat et Résilience (août 2021) dans toutes les métropoles, la logistique urbaine fluviale décarbonée doit prendre toute sa place dans nos villes », peut-on lire dans les documents de l’AMI.

Par le lancement de cet AMI, les six partenaires s’engagent pour accompagner ensemble le développement économique durable de la vallée de la Seine, en replaçant le fleuve au cœur de l’Axe Seine. Il s’agit aussi de faire émerger des projets innovants pour desservir la zone urbaine dense et « favoriser la décarbonation du transport de marchandises ». Chargeurs, logisticiens, transporteurs, gestionnaires de plate-formes, aménageurs, constructeurs, armateurs, etc., sont appelés à participer seul ou en groupement.

34 sites portuaires (28 dans le Grand Paris, quatre à Rouen, deux au Havre), tous existants mais sous-utilisés ou pouvant être transformés, sont ainsi soumis aux porteurs de projets. Dans la métropole du Grand Paris, il s’agit principalement de quais à usages partagés qui maillent la Seine et pourraient permettre une « tournée du laitier » à partir d’entrepôts. Outre l’aspect transport, les solutions attendues pourront porter sur la sobriété spatiale des équipements, la mixité ou la réversibilité des usages des quais, la préservation de l’environnement ou l’insertion architecturale et paysagère.

Pour Hugo Langlois, représentant la métropole de Rouen-Normandie et maire d’Amfreville-la-Mivoie, dont l’un des quais mis à disposition se situe sur cette commune : « Les sites tous au bord de la voie d’eau se trouvent au cœur ou à proximité des villes. Il s’agit de redonner du sens au transport et à la logistique par voie fluviale, de donner la priorité à un dernier kilomètre vertueux également, dans le contexte actuel d’immédiateté des livraisons, par vélo-cargo ou autre véhicule décarboné ».

L’AMI vise à :

  1. Identifier les acteurs qui souhaitent développer le fret fluvial associé à une logistique du dernier km décarbonée de façon privilégiée ;
  2. Faire émerger des propositions innovantes permettant de mieux desservir les zones urbaines denses et utilisant le report vers la voie d’eau ;
  3. Favoriser la décarbonation des transports de marchandises en travaillant sur une articulation voie d’eau et logistique du dernier km décarbonée.

Calendrier :

  • Phase 1 – d’avril à septembre 2022 : lancement de l’AMI pour sélectionner des idées innovantes en matière de logistique urbaine fluviale et décarbonée ;
  • Phase 2 – automne 2022 : lancement d’appels à projets (AAP) qui serviront à mettre en place de manière opérationnelle les projets sélectionnés en phase AMI.

En savoir plus sur l’AMI et télécharger le dossier de candidature : Appel à manifestation d’intérêt pour développer la Logistique urbaine fluviale de l’Axe Seine.