« 10 milliards nécessaires pour verdir la navigation intérieure »

La Commission européenne doit débloquer un minimum de 10 milliards d’euros pour le verdissement de la navigation intérieure. Ce montant est nécessaire selon la députée européenne Caroline Nagtegaal-van Doorn. 

Elle veut cet argent pour le Fonds européen de la navigation intérieure, qu’elle a précédemment défendu. Il doit provenir des dispositifs et programmes de subventions existants, tels que le MIE ( Connecting Europe Facility ) et les fonds régionaux. « Mais aussi de nouveaux fonds, qui pourraient provenir du prochain tour de table budgétaire, dédiés à la navigation intérieure. » 

Caroline Nagtegaal-van Doorn l’a dit lors de la réunion d’automne de l’ASV le 1er octobre 2022 à Zwijndrecht. Elle est membre du Parlement européen au nom du VVD. En tant que porte-parole du groupe libéral Renew Europe, elle a fait passer son rapport sur la navigation intérieure au Parlement européen l’automne dernier. Dans ce document, elle a présenté un plan en 7 points pour rendre le secteur pérenne, entre autres en se concentrant sur l’écologisation, la numérisation et de meilleures infrastructures – y compris une attention aux bateaux à petit gabarit et aux voies navigables.

Graduel

Dans ses plans, l’argent est destiné à une transition progressive, afin que les opérateurs puissent prendre des mesures responsables et efficaces. Ainsi, par exemple, pour la modernisation des moteurs et l’achat de pots catalytiques, il faut davantage de subventions qu’à l’heure actuelle.

Les opérateurs présents ont exprimé la crainte que les entrepreneurs ne soient obligés de lever cet argent eux-mêmes, comme ce fut le cas avec les plans de démolition et de vieux pour neuf.

Mme Nagtegaal-van Doorn a déclaré sans ambages que l’argent devait provenir de Bruxelles. Les opérateurs devront toujours en financer eux-mêmes une partie s’ils investissent dans le verdissement – ​​par exemple, un moteur plus propre. 

Accessible et à bas seuil

Mais ils doivent avoir un accès facile aux régimes et au fonds. À l’heure actuelle, une telle demande de subvention est trop compliquée pour les opérateurs individuels, explique Mme Nagtegaal-van Doorn. En conséquence, ils ne démarrent souvent pas ou « pêchent derrière le filet. »  « Gardez le secteur à l’esprit : beaucoup d’entreprises familiales, ce ne sont pas des compagnies d’armements . Le fonds doit être plus accessible et mieux fléché ».

La Commission européenne a indiqué dans la dernière version de Naïades, le programme pour la navigation intérieure, qu’un tel fonds devrait être créé. « Mais ça ne va pas assez vite pour moi, il y a urgence ».

Options multiples

Mme Nagtegaal-van Doorn souhaite que les entrepreneurs de la navigation intérieure choisissent eux-mêmes la voie à suivre pour devenir plus écologique. « Je ne pense pas que la politique devrait consister à choisir le type de carburant utilisé par un bateau. Un bateau nécessite une solution différente de l’autre, mais dans la cohérence d’une logistique industriel de distribution ».

Elle a pris l’exemple de l’Ab Inito, le navire-école du groupe STC qu’elle a elle-même baptisé début septembre. « Il existe plusieurs options pour initier la durabilité : un moteur Stage V, c’est déjà un moteur très propre, des batteries, de l’hydrogène, des panneaux solaires… Nous voulons tous atteindre l’objectif ultime : zéro émission. 2050 est une échéance difficile. Mais je ne crois pas qu’il n’y ait qu’un seul chemin. Ce qui est important, c’est ce qui est disponible et, peut-être plus important encore, ce qui est abordable. Il ne peut pas être organisé du jour au lendemain. Il doit y avoir un calendrier réaliste ».

Basse eau

Selon Mme Nagtegaal-van Doorn, une transition réaliste est d’autant plus importante en raison des problèmes actuels : inflation, prix du carburant élevés et changement climatique qui provoque une sécheresse prolongée. « En tant que politiciens, nous devons nous préparer beaucoup mieux à cela. Parce que cela pose des problèmes logistiques. Je comprends que les entreprises cherchent des alternatives, mais nous ne voulons pas que davantage de marchandises soient transportées par la route. Parce que la navigation intérieure est toujours plus propre. Au contraire, nous voulons que la part de la navigation intérieure augmente : de 50 % d’ici 2050″.

« J’admire la façon dont le secteur anticipe la sécheresse avec sa flotte. Nous devons continuer à nous concentrer sur le transport fluvial depuis Bruxelles. Cela signifie que des investissements à l’épreuve du climat pour une meilleure navigabilité doivent être réalisés. »